Résumé :

Etudiant en médecine, Reito Mizuhara n’a d’autre choix que le sommeil cryogénique en attendant que les Intelligences Artificielles trouvent le remède à la sclérose en plaques dont il souffre.

Malgré tout, le jeune homme décide de déclarer sa flamme à Elisa qu’il connaît depuis la primaire et lui offre un médaillon avant d’être endormi.

Lorsqu’il reprend conscience comme prévu cinq ans plus tard, Reito est guéri.

Son bonheur est de courte durée, car il découvre que peu de temps après sa mise en suspension en 2040, le monde a été dépeuplé par un virus pathogène très puissant.

Le «  Male Killer  » a été contracté par 99,9  % des hommes. Sa semence est devenue une ressource inestimable pour permettre la reproduction du genre humain et il découvre aussi la disparition d’ Elisa.

Notre avis :

Manga le plus populaire du magazine de prépublication de Shüeisha, maison d’édition japonaise associée à des séries incontournables telles One pièce ou plus récemment My hero academia. World’s end Harem, devenu un des porte-flambeaux de la lecture en ligne du groupe nippon, se présente comme, à ce jour, l’oeuvre la plus abordable de Kotarô Shouno, dessinateur qui vient du hentai (mangas à caractère pornographique) et dont c’est la première production chez un professionnel.

Le scénario signé Link n’est pas sans rappeler le remarquable et jamais réédité roman de Virgilio Martini «  Un monde sans femmes  » (Denoël – 1970), «  Un gars et son chien  » d’Harlan Ellison (qui a donné l’occasion d’une adaptation cinématographique – Apocalypse 2024) ou plus récemment le comics,«  Y, le dernier homme  » de Brian K. Vaughan, qu’il reprend d’une certaine façon au travers ce récit d’anticipation mettant en scène un futur sans mâles où la fécondation in vitro échoue à repeupler la planète dont un genre a été quasi décimé par un virus.

Le résultat, quoique réservé à des adultes avertis, a le mérite d’associer érotisme et humour, sans être dénué d’un peu de réflexion.

Ce premier tome et ces six premiers chapitres n’ont guère l’occasion de trop développer l’intrigue, il ressort que l’union internationale mondiale mise en place n’est pas reconnue par tous et sans encore parler de conflits.

Il est évident que des rivalités existent  : pour preuves quelques échanges «  vachards  » entre les agentes responsables de Reito (renommé Numéro deux) et Kyôji Hino, premier homme a avoir été sorti du coma. Ce dernier profite beaucoup plus de la situation que notre sentimental héros qui se voit néanmoins régulièrement harcelé et qui n’a pas d’autre choix que d’accepter les conditions que lui impose  Mira Suô pour qu’elle accepte son choix de se réserver pour Elisa.

Les personnages plus jeunes, telles Sui ou bien encore Mahiru, la sœur de Reito, au-delà d’une certaine ambiguïté (ce sont des petites filles dans un univers très sexué) sont l’occasion de situations drôles qui changent des quiproquos avec les femmes adultes à fortes poitrines qui veulent être fécondées  aux allures interchangeables  : c’est la principale critique que l’on peut faire en ce qui concerne le trait du mangaka sur ce seinen.

Deux premiers recueils de World’s end harem  ont déjà été édités chez Delcourt/ Tonkam

Le troisième est annoncé pour le 17 octobre.

Si vous êtes amateur de science-fiction et de mangas cocasses et légers (il n’est pas question ici de perversion comme dans Dead Tube par exemple), cette série est pour vous  !