La Zone 51, au Nouveau-Mexique, est devenue le Triangle des Bermudes des États-Unis, tout cela parce qu’un vaisseau extraterrestre s’y serait écrasé en 1947. Un crash couvert par l’armée yankee, qui aurait mis la main sur une technologie alien de pointe… Ça en fait, des verbes au conditionnel, pourtant certains sautent à pieds joints dans le délire, ils vont traîner dans ladite zone dans l’espoir d’y apercevoir une soucoupe ; d’autres exploitent ce folklore moderne pour y élaborer des intrigues de S.F. Mulder et Scully, entre autres, s’aventurèrent par là dans les années 1990, Roland Emmerich aussi (avec Independence Day)… Et voici à présent Haley, Nic et Jonah, trois étudiants du MIT qui traversent les US d’est en ouest à la poursuite d’un mystérieux hacker. Ils suivent la trace du pirate jusqu’au Nouveau-Mexique, sans se rendre compte du carré de désert où ils mettent les pieds.

Enlèvement de quidams, expériences cruelles, pose de prothèses ou d’implants, base secrète… Avec The Signal, William Eubank brasse tous les poncifs de la parano ufologique. Heureusement il le fait bien : son film, quoiqu’un peu long à démarrer, est d’une facture visuelle impeccable (superbe photo en 2.35), et il finit par dégager une vraie bizarrerie qui rend l’atmosphère, ma foi, fort inquiétante. Capturés puis gardés séparément captifs dans une structure mystérieuse, les trois héros se heurtent à l’autorité d’un scientifique en combinaison Hazmat, dénué d’émotion (Laurence Fishburne joue tout son rôle la tête dans un bocal) et pour qui ils ne sont que des sujets d’observation. Réussiront-ils à s’évader ? Que trouveront-ils à l’extérieur ? Les portraits sont sommairement brossés, mais s’agissant d’innocents en bute à une adversité incompréhensible, l’identification fonctionne, on tient à ce qu’ils s’en sortent (et, accessoirement, à piger ce qui leur arrive). Auteur du scénario avec son frère Carlyle (et un de leurs potes, un certain David Frigerio), William Eubank s’affranchit en fin de métrage des univers « à la Roswell » pour s’engager sur un territoire surtout exploré par les mangas (ou encore le film Chronicle de Josh Trank, véritable plagiat d’Akira). Une conclusion à découvrir le jeudi 29 janvier au Festival de Gérardmer, où The Signal sera projeté en compétition officielle. Le film sera sinon visible dès le lendemain en VOD et sortira en DVD et blu-ray dans la foulée, le 4 février.