Des nouvelles des zombies ! Présenté il y a quelques jours au Festival international du film d’Édimbourg, les morts-vivants de The ReZort (annoncé dans un premier temps sous le titre Generation Z) vadrouillent sur les plates-bandes de Michael Crichton en suivant un scénario qui rappelle beaucoup Mondwest et Jurassic Park — des références revendiquées par le scénariste Paul Gerstenberger. Sept ans après une épidémie virale ayant changé deux milliards d’entre nous en cadavres ambulants, l’humanité a repris ses droits et vit avec une sérénité retrouvée dans un monde débarrassé de toute présence de non-morts. Toute ? Non : subsistent encore sur un îlot tropical quelques cohortes de spécimens parqués dans une enceinte ultra-surveillée. Les grilles ne s’ouvrent que pour laisser entrer les jeeps de touristes armés venus goûter aux joies du safari-zombies ! Les excités de la gâchette font les malins, mais bien sûr les systèmes de sécurité du parc vont planter et livrer les vacanciers aux mâchoires des carnassiers…

Satire du capitalisme sauvage, de l’attirance puérile — et dangereuse — pour les armes à feu, critique de l’esprit de revanche également, The ReZort ne manque pas de fond pour une production bis. Le film s’avère même brûlant d’actualité en incluant à l’intrigue la question du traitement des migrants réfugiés (avec notamment une séquence terrible d’ironie grinçante, qu’on voit venir de loin mais qui fait son effet). Tant pis, alors, si le gros de l’histoire ne fait pas bondir d’enthousiasme en se cantonnant à une trame éprouvée, avec un groupe de survivants aux aguets dont le nombre diminue peu à peu au fil du périple pour s’échapper de l’île (pour info, les extérieurs ont été tournés à Majorque). Les profils des membres de la petite bande sont variés. La figure centrale est Melanie (l’Australienne Jessica de Gouw, très bien, vue dans These Final Hours), dont toute la famille a péri dans la guerre contre les zombies. Traumatisée, la jeune femme entreprend le safari comme une catharsis, mais rien n’est simple quand il s’agit de tirer froidement et qu’on est doté d’une solide conscience morale… L’aventure égrène de nombreuses séquences de cache-cache entre morts et vivants, avec ce qu’il faut de suspense et de visions sanglantes. Le clou du spectacle arrive en fin de course, avec des images intenses où l’héroïne cavale vers la liberté des hordes de macchabées convergeant vers elle. Un sacré moment de mise en scène (rendu possible grâce à l’outil numérique) signé Steve Barker, réalisateur chevronné dans le genre puisque déjà auteur de deux autres séries B avec zombies, Oupost et Outpost 2.

 

Comme précisé en tête d’article, The ReZort vient d’être dévoilé en avant-première au public écossais d’Édimbourg. Le film sortira un peu plus tard cette année dans les salles du Royaume-Uni. Et sur le continent ? Wait and see…