Deux jeunes mariés s’envolent pour un voyage de noces en République dominicaine. Là-bas, un chauffeur de taxi bien trop souriant pour être honnête leur propose une soirée dans une boîte de nuit clandestine où ils trouvent l’ambiance… d’enfer ! Décibels et alcool coulent à flot. La jolie Sam découvre une fois rentrée qu’elle est enceinte, et on se doute que son mari Zach n’y est pour rien…

Cet ersatz de Rosemary’s Baby a été tourné par deux membres du collectif Radio Silence, auteur du dernier segment du film à sketches V/H/S. La bande annonce, si vous l’avez visionnée avant de lire ces lignes, vous aura fait comprendre que nous sommes en présence d’un énième found footage : le mari Zach a une lubie, filmer les moindres faits et gestes de son couple, histoire de tenir un journal de bord vidéo à transmettre à ses descendants. Sa gentille épouse n’y trouve rien à redire, donc rien ne nous est épargné : les vingt premières minutes sont consacrées à la journée des noces (avec le passage devant l’autel, les discours des témoins et patati et patata… c’est passionnant !), au voyage exotique (plage, exploits en tyrolienne…). Malgré le caméscope comme greffé au poing du mari, le couple ne baise pas devant l’objectif (eh non !), et l’épisode où Sam est engrossée par on ne sait quelle entité démoniaque ne nous est transmise que par bribes. Le spectacle reste par conséquent très prude et, surtout, il suit les rails d’un scénario balisé par des séquences déjà vues mille fois (la séance d’échographie inquiétante, la future maman, végétarienne, prise de fringales de viande crue, etc.). La monotonie n’est fugacement brisée que par les quelques scènes où intervient le Père Thomas, qui marie le couple en début de métrage. Tout comme le chien de la maison, monsieur le curé sent qu’il y a un truc qui cloche, et le Malin s’emploie à signaler sa présence en rendant le prêtre malade à chaque fois qu’il croise la route de Sam. Des séquences assez bien emballées mais qui, au final, ne débouchent pas sur grand-chose (l’ecclésiastique ne se fait pas exorciste et se contente d’un rôle de second plan). Le climax des dernières minutes, lorsque l’héroïne songe enfin à accoucher, ne suffit pas à relancer l’intérêt, depuis longtemps dilué par les innombrables séquences de remplissage communes à la plupart des productions de série filmées façon « documenteur ». Un détail cocasse : la secte satanique qui fait le malheur du couple signe ses méfaits d’un graffiti hermétique ressemblant à s’y méprendre au symbole monétaire de l’euro ! C’est très con, vraiment. Regardez l’affiche du film si vous ne me croyez pas.

Sortie dans les salles le 7 mai 2014.