Ilaria Tuti, voilà un nom qu’il va falloir retenir pour ses prochains écrits à paraître. En effet, d’aucuns la qualifient déjà de nouvelle reine du thriller Italien. Pour ma part, je l’ai découverte lors de la sortie de Sur le toit de l’enfer qui est son premier roman paru en France et qui risque effectivement de connaître un beau succès. 

Imaginez un corps retrouvé en pleine forêt, au pied des montagnes séparant le nord de l’Italie de l’Autriche. Imaginez un centre où des tests sont pratiqués sur des orphelins sous couvert d’étude sociologique. Et puis ressentez tout ce qu’une petite communauté humaine peut avoir à cacher dans son fond de vallée reculée.

C’est là qu’intervient Teresa Battaglia. Elle est commissaire, proche de la soixantaine, et n’a pas sa langue dans sa poche. Quand on l’affuble d’un nouvel inspecteur ou qu’on lui met des bâtons dans les roues, elle devient féroce. Alors même si elle a des dons pour le profilage, c’est surtout sa connaissance de l’âme humaine qui va la guider dans cette enquête.

Elle va peu à peu exhumer les vieux démons qui passé qui hantent encore ces terres. Et même si des projets immobiliers, avec la création d’une station de ski, risquent de désenclaver cette vallée, les gens sont attachés à préserver ses secrets. Teresa va donc sortir les dents plus d’une fois pour se faire entendre et résoudre ce qui semble être les premiers pas d’un tueur en série hors du commun.

L’auteur maîtrise parfaitement les critères du thriller. Ce texte est constitué de courts chapitres. Les personnages sont explorés et même l’héroïne est loin d’être aussi infaillible qu’elle le semble. Les lieux sont utilisés comme des personnages et donnent un arrière-plan oppressant à toute cette histoire. Enfin, l’originalité est présente tant dans la personnalité de l’assassin que dans le final à rebondissements de cette première enquête. Celles qui viendront ensuite risquent d’être tout aussi passionnantes.