Sommeil blanc est la deuxième enquête de la procureure Jana Berzelius et est, à bien des égards, la suite directe de Marquée à vie. Même si une année s’est écoulée, Jana doit toujours cacher son passé, un passé qui la tourmente encore aujourd’hui. Ainsi, pourquoi son père adoptif fait-il tout pour l’éviter ? Les conditions de son adoption sont pour elle encore une énigme. Seul Danilo qui fut comme elle un enfant-soldat partage ce passé, mais il est prêt à la tuer pour enterrer définitivement cette période de leur vie. Jana aussi, va peu à peu se résoudre à voir dans la mort de Danilo sa porte de sortie.

Lorsque le témoin d’une agression de Danilo sur Jana est retrouvé mort et lorsqu’une jeune Thaïlandaise meurt parce qu’une des cinquante balles de cocaïne dans son estomac s’est rompue, l’équipe de Gunnar est chargée de comprendre ce qui lie ces deux morts. Jana va veiller à faire profil bas, même si certains pensent à elle lors de l’enquête. De même, depuis la mort du mafieux qui les a formés, peut-être Danilo a-t-il pris sa place dans la diffusion de la drogue dans cette petite ville suédoise.

Enfin les choses seraient trop simples, si un inspecteur n’était nommé pour tirer au clair les circonstances de la mort dudit mafieux qui était sous surveillance et allait révéler le fonctionnement de son organisation dans le précédent volume. Bien sûr, outre le jonglage permanent qu’est la vie de Jana, nous suivrons les tourments des autres flics de l’équipe.

Tout d’abord, il y a celle qui est toujours fauchée et qui est prête à tout pour améliorer sa situation. Il y a également le couple – oui, c’est une mauvaise idée d’être en couple dans une même unité – dont l’épouse est tourmentée d’avoir trompé son mari. Il y a aussi celui qui doute de son avenir dans le groupe suite à l’enquête en cours. Emelie Schepp réussit brillamment à rendre ces personnages ordinaires attachants dans des situations hors de l’ordinaire.

La traduction de Rémi Cassaigne est particulièrement réussie, car le lecteur est parfaitement immergé dans ce récit au cent à l’heure. Personnellement, j’ai trouvé ce volume plus rythmé que le précédent, car libéré de toute la contextualisation qui était alors nécessaire. La suite, D’une mort lente, vient de sortir au format broché, toujours chez Harper Collins. Même si les textes sont indépendants, je recommande la lecture de Marquée à vie avant d’attaquer Sommeil blanc. Emelie Schepp prouve ici encore qu’elle est une valeur sûre et d’avenir du thriller scandinave.