Retour (provisoire) à terre pour faire connaissance avec de nouveaux visages : la gérante du magasin qui emploie Ryuzo se rend compte de l’absence d’un des bateaux d’occasion. Mystère vite levé : un autre salarié, Jin, vend la mèche et révèle que Ryuzo est parti en douce naviguer avec des amis. En revanche, la nuit est tombée, et il ne sait pas dire pourquoi son collègue n’est pas encore rentré…

Dans le prolongement direct du tome 1, ce second volume fait défiler les malheurs qui arrivent aux nouveaux personnages, embarqués à la nuit tombée sur un chalutier à la recherche du navire disparu et de ses passagers. Outre le personnel du magasin, il y a à bord Ryuji, le frère aîné de Ryuzo, ainsi que leur grand-père, un ancien pêcheur qui, des dizaines d’années plus tôt, a affronté un squale tueur dans la baie de Senjô. Le vieux bonhomme est persuadé que le requin, une incarnation du diable, est de retour pour semer la terreur. Le récit bascule ainsi dans le fantastique, avec une créature de taille et de longévité surnaturelles, qui bien sûr s’attaque au nouveau bateau et à ses occupants.

Les rebondissements sont aussi sanglants que dans le premier épisode, cela dit l’action non-stop n’est pas toujours très lisible, à cause d’une organisation des cases souvent chaotique et à des échelles de plans qui varient constamment, telle une caméra qui abuserait des coups de zoom. La dimension quasi mythologique à la Moby Dick que prend l’histoire est aussi un peu mise à mal par les dialogues disons très prosaïques, franchement éloignés d’Herman Melville (« on va se le faire, cet enfoiré ! », « c’est zarb », « c’est qui le plus balèze ? », etc.).  Mais les fans d’histoires d’agression animale ne peuvent pas s’ennuyer devant la cruauté du carnage. Quelques traits d’humour féroce sont aussi bienvenus. Dans les dernières pages, le soleil réapparaît sur l’océan. Combien de survivants pour voir le jour se lever ? À vous de risquer un œil sur le grand bleu, si vous êtes tenté…

En librairie à partir d’aujourd’hui, 25 août.