Elizabeth Kay a travaillé de nombreuses années dans le monde de l’édition à Londres. Avec Sept mensonges, elle franchit le pas, pour la première fois, en passant de l’autre côté du miroir. Être éditeur, traducteur, relecteur est une des meilleures écoles pour se confronter à l’écriture, à ce qu’il faut faire et ce qu’il vaut mieux éviter. L’auteure a ici fait un carton plein dès le premier essai.

C’est Jane qui est la narratrice de ce roman, mais à qui s’adresse-t-elle au bout du compte ? Cela le lecteur va en faire l’expérience. Jane est encore jeune, mais déjà veuve. Un père absent, une sœur malade incurable qui a monopolisé l’amour d’une mère maintenant démente. Et voilà ce qu’est la vie de Jane. Peu de joie, mais heureusement, il y a Marnie.

Marnie et Jane se sont rencontrées à l’adolescence et sont devenues dès lors des amies indéfectibles. C’est une amitié sans limites qui s’est bâtie au fil des ans. Cette amitié a comblé tous les vides de la vie de Jane. Pourtant, quand l’amour pointe le bout de son nez et que Marnie rencontre l’homme avec qui elle veut faire sa vie, leurs chemins vont peu à peu s’écarter.

Alors pour conserver cette amitié précieuse, et surtout vitale pour elle, Jane va commettre un premier mensonge. Mais le mensonge est un puit sans fond et va entrainer peu à peu d’autres mensonges et des actes socialement inacceptables pour le commun des mortels. Même si Jane se retrouve sous la menace d’une autre femme, elle va continuer à s’enfoncer au plus profond de la dénégation, jusqu’au point de non-retour.

Si nous laissons de côté la mise en page originale qui se décline au fil des mensonges, nous avons un beau thriller, une belle chute comme je les apprécie. L’amitié est, dit-on, l’amour sans le sexe. Mais quand l’amitié devient exclusive, vitale pour une des parties, jusqu’où peut-on aller pour le préserver à jamais ? C’est cette belle descente aux enfers, aux multiples retournements, qui nous est proposée dans ce thriller haletant et plein de surprises. Nous verrons bien ce que seront les prochains écrits d’Elizabeth Kay.