En 1889, dans le Paris de la Belle Époque, une physicienne se prête à des expériences de médiumnité. Avec des appareils savants reliés à la fée électricité, elle commence à se faire une petite réputation sur la place. Elle s’appelle Sélène Fouquart et son ex-mari, Victor Coqueret, a défrayé la chronique pour avoir étranglé de trop nombreuses victimes avant d’être condamné à la guillotine.

Hélas, l’esprit de Coqueret est bien décidé à se venger de ceux qui ont mené à sa condamnation à mort. L’inspecteur Eudes Lacassagne qui a permis son arrestation décide d’aider la veuve et son enfant qui sont clairement des cibles toutes désignées pour Coqueret. En effet, de nombreux protagonistes de l’affaire sont en train de se faire étrangler les uns après les autres.

L’inspecteur Lacassagne est un policier hors norme qui connaît de ce fait de nombreuses mises à pied. Cette fois-ci il va se retrouver au cœur de cette affaire pour de multiples raisons que je vous laisse découvrir. Naissance du Tigre est le fruit de la collaboration entre Feldrik Rivat et Jean-Baptiste Hostache.

 De Feldrik Rivat que je connais depuis quelques années en tant qu’auteur aux éditions de l’Homme Sans Nom, j’ai découvert sa trilogie de fantasy guerrière intitulée Les Kerns de l’Oubli. Je n’ai pas encore lu La 25e heure ni Le Chrysanthème noir qui nous présentent les enquêtes d’un certain inspecteur Lacassagne. Paris-Capital se situe vingt ans plus tard dans le même univers avec plus d’uchronie encore en plus du côté polar et fantastique. Ainsi Naissance du Tigre est sa première incursion dans la bande dessinée avec l’univers de La 25e Heure en toile de fond.

Bien sûr, le scénario ne fait pas tout et c’est Jean- Baptiste Hostache qui a mis en image l’imaginaire fertile de Feldrik Rivat. Jean-Baptiste Hostache a déjà participé à un diptyque intitulé Clockwerx, toujours aux Humanoïdes Associés où il est question d’une Londres victorienne menacée par des machines.

Le style graphique du dessinateur est sobre et sombre reflétant l’univers entre deux siècles structurants pour l’humanité. Même si le Paris de l’époque et les personnages sont soignés, on remarquera de nombreux vides en arrière-plan qui mettent en valeur les personnages et l’action. Une fin un peu alambiquée peut cependant laisser le lecteur sur sa faim, mais sans regret d’avoir découvert cet univers riche en opportunités scénaristiques.

L’ouvrage se clôture sur un carnet de croquis de belle qualité montrant le travail de Jean-Baptiste Hostache. De même, Feldrik Rivat raconte ensuite comment l’univers de La 25e Heure s’est retrouvé restitué dans une bande dessinée originale. On y découvre comment l’adaptation s’est faite, puis comment la collaboration a enrichi les deux artistes dans cette démarche commune. Une belle découverte qui ne peut que vous inciter à découvrir les autres œuvres de ses deux auteurs.