A l’occasion de la sortie de l’album « les Révélations de Merlinéa » de Merlinéa et Pascal Izac aux éditions Spootnik, les auteurs ont répondu à nos questions. Projecteur sur 2 auteur/artiste passionnés de fantasy et d’imaginaire.

Merlinéa, parles nous de ton parcours
J’ai commencé a écrire sur les conseils d’une cousine qui écrit elle même sur Short Édition. C’était comme un défi. J’ai écrit plusieurs textes et haïkus sous le pseudo Merlin28 sur Short. J’ai été finaliste de plusieurs concours et en mai de l’année dernière je suis tombée sur « la Dame Blanche » de Pascal Izac.

Quelles sont tes influences ?
Je suis fan de fantasy. Tolkien, J.K.Rowling, George R.R. Martin, Anne Robillard, David Gemmell, Robin Hobb, L’épopée Arthurienne, Alinéor D’Aquitaine, Jeanne d’Arc. J’ai eu ma période ancienne Égypte aussi (350 livres sur le sujet). En BD (j’en ai plus de 800) la saga Lanfeust, la Geste des Chevaliers Dragon, les Contes du Korrigan, le Sang du Dragon, Sillage, pour ne citer qu’eux.

Quelle est ta méthode de travail ?
Entre le moment où j’écris le texte et où je signe Merlinéa je met environ une heure. Je sais tout de suite à quoi correspond (pour moi) le dessin, je fais quelques recherches pour me rafraîchir la mémoire et je me lance, l’écriture est fluide, comme une évidence, je ne l’explique pas.

Comment ce projet de livre est né ?
Au file des mois nos followers les plus fans demandaient quand nous comptions en faire un livre. Nous nous sommes lancés, Pascal a étudié la marche à suivre, Christian Lesourd a généreusement accepté de nous éditer. Le plus dur a été de choisir parmi les 150 textes/illustrations.

As-tu des conseils à donner aux jeunes qui souhaitent travailler dans la littérature ?
Donner libre cours à votre imagination, ne jamais douter et se lancer sur des sites de partages comme Short Édition. J’aimerai faire des rencontres avec les jeunes dans les écoles pour en discuter avec eux.

Pascal, parles nous de ton parcours
J’ai longtemps mené de front dessin et une carrière professionnelle dans un tout autre domaine. Après une longue collaboration avec le fanzine devenu Khimaira Magazine, l’ancêtre de ce site, j’ai illustré des livres jeunesse, des recueils de nouvelles fantastiques. J’ai aussi bossé sur plusieurs projets qui, pour différentes raisons, n’ont pas vu le jour. En parallèle, j’ai également fait de la sculpture, de la peinture, et vendu mes dessins par le biais de galeries. Cela fait trois ans que je me consacre exclusivement au dessin et à l’illustration.

Quelles sont tes influences ?
Elles sont très variées. Ma jeunesse a été marquée par les comics, j’étais complètement accro à Strange ! Mais aussi des publications de chez Warren, avec bien sûr les extraordinaires couvertures de Frazetta. Et puis les anciens, tels que le Tarzan de Hogarth ou le Prince Vaillant de Foster. La vague Métal Hurlant ensuite… et tellement de choses encore, dont les grands peintres de l’histoire et les maîtres de la féerie. Sans les qualifier réellement d’influences, je suis particulièrement admirateur de Claire Wendling, Jeffrey Catherine Jones et Mike Mignola.

Quelle est ta méthode de travail ?
Je pars presque toujours du crayonné d’un personnage. Ce que j’aime faire avant tout, c’est du dessin anatomique. Je commence donc par-là, en ayant bien sûr préalablement étudié le texte ou le thème à illustrer et choisi la scène qui sera la plus parlante et la plus intéressante graphiquement. J’habille ensuite mes personnages et je termine par l’éventuel décor. Cette phase de crayonné n’a pas besoin d’être très travaillée. Sauf exception, je scanne mon projet et travaille sur Photoshop la mise en forme définitive, en essayant de garder au maximum la dynamique du crayonné d’origine. Je n’aime pas les travaux trop « lisses », je préfère conserver autant que possible la spontanéité du trait.

Comment ce projet de livre est né ?
C’est le fruit de ma rencontre avec Merlinéa. Rencontre virtuelle, puisque tout s’est passé sur Facebook. J’ai l’habitude de poster chaque jour mes dessins ainsi que de l’illustration en général. Un jour, Merlinéa, qui fait partie de mes contacts mais que je ne connais pas spécialement, me demande si elle peut écrire un texte en lien avec une de mes illustrations qui l’inspire. Je lui donne le feu vert. Le soir elle me livre un texte que je trouve très sympa et que je publie dès le lendemain. Elle me dit qu’elle aimerait bien continuer. Je n’y vois pas d’inconvénient, l’idée de textes qui illustrent des images était très intéressante ! Aucun de nous deux ne se doutait alors que ça allait durer plus de 5 mois, donner 150 épisodes et aboutir à l’édition de ce livre. En fait Merlinéa a illustré par les mots l’ensemble des dessins dont j’avais conservé la trace, plus ceux que j’ai créés spécifiquement pour elle ! Au fil de l’aventure, un public a commencé à nous suivre, qui était demandeur d’une édition papier. Une belle aventure qui s’est jouée sur quelques mois seulement.

As-tu des conseils pour les jeunes artistes qui souhaitent travailler dans l’illustration ?
Conserver tous ses dessins, même si on les juge ratés ! C’est souvent intéressant de les retrouver bien plus tard, alors qu’on ne s’en souvient plus, et de les retravailler. On a les idées plus claires, on voit de suite ce qui ne va pas et ça donne souvent de nouvelles idées. Sinon travailler bien sûr, être exigeant avec soi-même pour toujours progresser tout en se faisant plaisir. On ne dessine jamais bien quelque chose qu’on n’a pas envie de faire…