Eli Monpress est un voleur, et ne manque pas une occasion de le préciser: « le plus grand voleur de son temps! ». C’est aussi un magicien puissant. Et quand il se retrouve dans les geôles de Mellinor, un royaume dont les lois interdisent la magie, c’est peut être parce qu’il a été capturé, mais c’est peut être aussi parce qu’il a un plan pour commettre le plus grand hold-up jamais réalisé. Qu’une magicienne attachée au respect des règles s’interpose, tandis que le frère ainé du souverain de Mellinor, magicien autrefois banni du royaume, revient réclamer son dû, et le meilleur des plans peut mal tourner. Mais Eli Monpress est le plus grand des voleurs…

Ce premier tome de « La légende d’Eli Monpress » est un roman trépidant, vif et léger. L’intrigue est plutôt conventionnelle mais menée avec vivacité. Le monde de magie proposé ici est original et poétique: les esprits sont partout, dans tout ce qui fait la terre et l’air et l’eau, et être un magicien c’est savoir éveiller ces esprits et obtenir leur collaboration. Ainsi, alors que le personnage principal pourrait être antipathique, tant il est arrogant, vantard et narquois, il parvient à charmer le lecteur comme il charme chaque chose qui constitue la Terre. D’ailleurs pendant le premier tiers du roman il apparait à peine, avant tout défini par les pensées, les préoccupations et les actions des autres personnages. Ses acolytes sont intrigants, ce qui les motive comme ce qui les unis, et suffisamment de pistes sont justes effleurées, à peine dévoilées mais esquissées avec un certain sens du mystère pour avoir envie d’en savoir plus. La Ligue des Tempêtes et leur terrifiant seigneur par exemple…

Voilà donc un roman très divertissant, accrocheur, plein de charme et de vivacité.