Lucie, Ysée, Oscar, Edvin une bande d’écoliers très sympas dont les parents sont très occupés, surveillés en partie par une babysiter. Tous les jours ils passent devant un collège et se prennent à rêver ou à craindre de ressembler à cette bande hurlante et inquiétante.
Entre jeux d’enfants et tentations de l’adolescence ou du monde des adultes, ils vont parvenir à regarder sur la tablette d’un de leur parent une série dont tout le monde parle et dont tout le monde voit la publicité : le Manoir de la peur..
Pourtant regarder cette série n’est pas si anodin que cela…

Gaël Aymon aborde ici avec subtilité, et sans discours moralisateur pour les jeunes lecteurs, le problème des écrans, de ce que l’on peut regarder ou pas, de l’âge de destination des histoires, des images. C’est intelligent, et l’auteur montre bien les ressorts : l’envie de grandir, de faire comme les autres, la peur d’apparaître comme un trouillard si on ne le fait pas au regard des autres… et les cauchemars, les craintes qui naissent à la suite des différents épisodes regardés.

Lorsque la vérité éclate, les enfants sont comme libérés et vont comprendre un certain nombre de choses, notamment grâce à la grand-mère de l’un d’entre eux comme cette idée essentielle de prendre le temps de grandir, d’avoir des activités de son âge et de se protéger. 

C’est frais, très bien construit et plaira aux jeunes lecteurs, donnant le ton et les arguments justes pour résister si nécessaires aux sirènes qui veulent parfois nous faire grandir trop vite. A lire et faire lire.