Le village de Daggerhorne vit dans la crainte d’un loup-garou. Jusqu’à présent, la bête s’est satisfaite de bétail offert en sacrifice à chaque pleine lune, mais elle vient à présent de causer la mort d’une jeune fille. Les hommes de la communauté prennent la décision de se mettre en chasse…

Catherine Hardwicke (qui, avec Thirteen et Jennifer’s Body, s’est fait une spécialité du film d’adolescents) s’attaque donc au célèbre conte pour enfants. Il n’est pourtant pas évident, à la lecture du résumé ci-dessus, de reconnaître le récit de Charles Perrault. Le film met bien en scène une jeunette habillée d’une cape rouge, Valérie (Amanda Seyfried), très liée à sa mère-grand (Julie Christie), chez qui elle se rendra, un beau jour, un panier au bras… Mais Hardwicke se sert surtout de l’histoire comme d’un prétexte pour livrer tout bêtement un énième film de loup-garou, qui épouse la forme d’un whodunit tout ce qu’il y a de plus classique. A la manière de Peur bleue (de Daniel Attias, d’après Stephen King), ce Red Riding Hood version 2011 tente d’accrocher le spectateur en faisant un mystère de l’identité du garou, forcément l’un des habitants de Daggerhorne. Les gars du village décapitent un gros spécimen de canis lupus. Bien sûr, la bestiole n’a rien de surnaturel, et les visites du monstre se poursuivent. Intervient alors un ecclésiastique, le Père Solomon (Gary Oldman), qui prend la tête de la campagne de chasse. L’homme a déjà eu affaire à un loup-garou par le passé, d’où sa légitimité, mais c’est aussi un illuminé aux manières de Grand Inquisiteur. En parallèle, le récit conte les déboires amoureux de Valérie, promise par ses parents au riche Henry, mais dont le cœur bat pour Peter, jeune bûcheron sans le sou. Et si le terrible lycanthrope se cachait derrière l’aimable figure d’un des deux prétendants ?

On peut s’amuser, de temps à autre, devant le cabotinage de Gary Oldman en tortionnaire intégriste, tout comme on prend plaisir à suivre les prestations d’un casting féminin de très bonne tenue (Christie et Seyfried, donc, mais aussi Virginia Madsen, dans le rôle de la maman du Chaperon). Mais le film, pauvre en péripéties, s’étire mollement durant 1h30. Entièrement construit en studio, le petit village, dont on ne sort pratiquement pas, donne l’impression étouffante d’un décor de boule à neige. Les apparitions du loup, conçu à 100% en images de synthèse, ne font qu’accentuer l’artificialité de l’ensemble, et la révélation finale sur l’identité du « coupable » ne risque pas de faire bondir grand monde. Conclusion ? Un film pour rien de la part de Catherine Hardwicke, d’autant qu’il vient après, bien après, le fantastique (dans tous les sens du terme) La Compagnie des loups (1984) de Neil Jordan, référence lupine incontournable dans le panorama des contes adaptés au cinéma.

Dvd et blu-ray sont disponibles à la vente depuis le 24 août (Warner Home Video).

Durée : 96′

Image : 2.35, 16/9 compatible 4/3

Son : français, italien, anglais, 5.1

Sous-titres : français, italien, anglais, néerlandais.

Bonus : contrairement à l’édition blu-ray, riche en suppléments, le dvd ne comporte qu’une poignée de scènes coupées ne présentant que peu d’intérêt. Si vous pouvez lire à la maison l’un ou l’autre format, préférez donc la version blu-ray. Les bonus blu-ray : la fin alternative inédite ("encore plus provocante" dixit le dossier de presse), les secrets de la cape rouge, commentaires mode « PICTURE IN PICTURE » avec Amanda Seyfried, Shiloh Fernandez, Max Irons et la réalisatrice Catherine Hardwicke, un bêtisier, Les hommes du Chaperon Rouge (vidéos exclusives des auditions et partagez les souvenirs du cast), deux clips vidéo et des scènes coupées inédites.