Kanouk le loup et Jao la chèvre, se rencontrent par une nuit orageuse et se lient d’amitié. Une amitié plus forte que l’inimitié naturelle qui oppose le prédateur et sa proie. Cependant, Kanouk est tourmenté par son instinct de loup et tout le monde ne voit pas d’un bon œil cette amitié.

D’abord, il faut savoir une chose. Le film n’est pas facile et certains passages sont tristes. À mon avis, un enfant de moins de 6 ans peut être choqué par l’atmosphère générale. La séquence d’introduction est vraiment dure: le film s’ouvre sur le massacre de la maman de Jao. Pas de dialogues, juste de la musique et un grand écran noir ensuite. Pour un début de dessin animé, ce n’est vraiment pas facile. J’ai d’ailleurs repensé à Là-haut

Si le loup y était… il nous mangera pas!
Le jeune Jao est tout ce qu’il y a de plus mignon. Très facile donc de le rendre attachant et tous les enfants demanderont ensuite la peluche. C’est un chevreau téméraire et libre tout en étant doux et attentionné. Comme il a bien vite oublié la mort de sa mère, il ne se méfie pas du tout de Kanouk ce qui est un peu dommage au début, car cela aurait pu créer un peu de tension. La voix japonaise du personnage m’a un peu gênée, car elle est très adulte et ne colle pas vraiment à la bouille de Jao. Cependant, le personnage reste touchant du début à la fin.


Kanouk appartient à une meute de loups sanguinaires qui mangent les chèvres des montagnes. Cette nuit d’orage, alors qu’il discute avec Jao dans le noir, rien ne lui fait penser qu’il a à faire à un chevreau. Difficile ensuite pour lui de résister à la tentation, mais son amitié avec Jao est plus forte que tout. Le dilemme de Kanouk est assez intéressant et certaines de ses actions rendent quelques situations comiques.


Malgré son instinct de prédateur, la personnalité de Kanouk reste plus développée que celle de Jao. Il est agréable de voir un loup présenté d’une autre façon.


Le message du film est très simple puisqu’il parle d’une amitié possible entre deux personnes très différentes: l’un prédateur, l’autre proie / l’un noir, l’un blanc / l’un juif, l’un musulman… Enfin bref, on pourrait le décliner sur de nombreux cas. C’est un sujet important pour les enfants à qui le film enseigne qu’une amitié n’est pas une question de ressemblances, mais de partage.

L’intrigue manque parfois de dynamisme, mais il y a de nombreux moments forts qui contribuent à la tension du film. Il m’a semblé cependant un peu long: les 1h50 auraient pu être raccourcies pour ne pas lasser les jeunes spectateurs. La fin du film est émouvante et soulagera les enfants. Cependant, cela aurait pu en être autrement, car à l’inverse de Disney, les Japonais n’ont pas peur de mal terminer leurs intrigues, même pour les plus petits. Je n’étais pas tellement sûre moi-même du final…


Promenons-nous dans les bois…
L’animation est ravissante et pleine de couleurs. Les textures sont parfois particulières (dans le sens peu habituel), mais j’ai trouvé cela très original. La nature sous toutes ses formes est largement mise en avant: forêt, bois, falaises, rivière, montagnes… Un plaisir visuel reposant et majestueux! Les animaux sont également réussis avec une petite partie humanisée. Les chèvres surtout sont amusantes et les loups font penser aux hyènes du Roi Lion.





CONCLUSION
La vallée d’émeraude est un très joli dessin animé, émouvant, doux et plein de poésie. Le film parlera tout à fait aux enfants qui ne sont pas pris pour des imbéciles. Une belle morale.

Caractéristiques DVD (sortie 2009):

Editeur: Kaze Animation
Langues: 1 français / 2 japonais
Sous-titrage: 1 français
Qualité: Pal
Durée (mn) :110
couleur/noir blanc couleur
Stéréo / Mono stéréo