Quinze jours ont passé depuis la conclusion du tome précédent, Les Foudres de la sor’cière. Dans leur combat contre le terrifiant Seigneur noir et ses « malgardes », Elena et ses compagnons d’armes savent désormais pouvoir compter sur le peuple subaquatique des me’rai et leurs dragons. Mais la route est encore longue, très longue jusqu’à une éventuelle victoire finale contre les puissances des ténèbres. Celle-ci ne pourra advenir sans l’accomplissement d’une quête, la grande épopée de ce volume : récupérer le Journal sanglant, un talisman sous la forme d’un grimoire, conservé sur l’île de Val’loa par Shorkan, âme damnée du Seigneur noir, et par le vieux mage Greshym…

Pas de dangers, de découvertes ni d’aventures sans voyage ! Tissé d’une fibre littéraire sans doute elle-même un peu magique, ce troisième chapitre ne déçoit jamais, tout au contraire. À cheval, en bateau, à dos de dragon, sous l’océan, sur terre, dans les airs, le récit nous emporte au cœur de la guerre annoncée par le titre. Il y aura donc des batailles, sanglantes, impitoyables, dans des décors parmi les plus surprenants (la « Sargasse », quelle incroyable trouvaille !), mais, plus que tout, ce sont les personnages et avant tout les personnages qui emportent l’adhésion et nous permettent de traverser les huit cents pages du livre sans jamais — mais alors vraiment jamais — trouver le temps long. Outre Elena (en pleine métamorphose vers l’âge adulte), son frère Joach et leurs fidèles amis, qu’on connaît tous à présent fort bien, le récit introduit de nouveaux visages, jamais de simples silhouettes mais de véritables et magnifiques personnages auxquels l’auteur accorde une inestimable épaisseur, au point qu’on a parfois l’impression, au fil des intrigues secondaires, de lire plusieurs romans artistement agencés en un seul volume. Et à la force des combats et des duels (plus encore que les batailles, les face-à-face entre individualités antagonistes sont d’une intensité remarquable) s’allie celle des sentiments purs, James Clemens trouvant le moyen de nous narrer non pas une mais deux grandes histoires d’amour, carrément, preuves de la générosité et de la fécondité de l’imagination de l’auteur. Au moment où nous publions ces lignes, la réédition en format poche du quatrième tome, Le Portail de la sor’cière, est déjà disponible. On vous en reparle très bientôt.

En librairie depuis le 16 septembre 2020.