Ce roman est magnifique. D’abord son aspect papier avec rabats, les illustrations, les vignettes qui accueillent chaque changement de chapitre. Alors soyez les bienvenus dans la vie de Lotta, Egg, Fenna, Sem et Milou, cinq bébés arrivés au fil des mois à partir de l’été 1880 dans l’orphelinat de la petite tulipe. Orphelinat dirigé d’une main de fer et d’un cœur glacial par Elinora Gassbeek. 

Elle n’a jamais accepté ni compris ces bébés abandonnés en dépit du bon sens, contre le respect des règles de l’abandon à l’orphelinat. De plus ces cinq bébés devenus grands sont en train de battre tous les records : inadoptables ! 

Alors elle va décider avec un complice, le cruel M. Roman, et son apprenti Pieter,  de s’en débarrasser. C’est sans compter sur l’intelligence de ces enfants et de l’une d’entre eux, Milou. Elle convainc ses amis inséparables arrivés en même temps qu’elle à l’orphelinat de la petit tulipe (se méfier des noms qui peuvent paraître accueillants) de prendre la fuite pour retrouver ses parents qui, elle en est persuadée, sont en train de la chercher. 

Ils finiront par arriver dans la maison vide de la famille Poppenmaker, censés être les parents de Milou. Alors là va commencer une autre partie du roman. Il faut apprendre à donner le change aux voisins, inquiets de voir ces gamins débarquer dans cette maison à la réputation lugubre. 

Sur leur route, Edda Finkelstein, gardienne de polder, le petit hibou Mozart, le chat M. Catticus et d’autres plus problématiques comme Rose Speelman du bureau de l’aide à l’enfance. 

Au fil des pages, tout un monde s’anime, des découvertes se font, des personnages qu’on n’attendait plus font surface de nouveau en réservant bien des surprises, des déceptions et des espoirs. L’épilogue, comme rarement dans les romans jeunesse est un moment de grâce d’écriture, de possibles qu’il ouvre et de portes ouvertes, qui sait ? 

Un roman parfois trépidant, parfois plus calme, qui prend le temps de nous faire aimer les personnages, de trembler avec et pour eux et de toujours s’émerveiller de ce que peuvent faire certaines personnes.  Magnifique et pensionnant. A savourer sans modération.