Pour son deuxième roman, nous commençons à discerner que C. J .Tudor est attachée au thème de l’enfance et de ses – mauvais – secrets. Avec La disparition d’Annie Thorne, elle donne la parole à Joseph Thorne, Jo, le frère d’Annie. Une fois encore une série d’aller-retour dans le passé vont éclairer le lecteur dans ce thriller légèrement mâtiné de fantastique à la King.

« Une nuit, Annie a disparu de son lit. Il y a eu des recherches. Tout le monde imaginait le pire. Finalement, au bout de quarante-huit heures, ma petite soeur est revenue. Mais elle ne voulait pas – ou ne souhaitait pas – dire ce qui s’était passé.

Quelque chose lui est arrivé. Je ne peux pas expliquer quoi. Je sais juste que, quand elle est rentrée à la maison, elle n’était plus la même. Elle n’était plus ma Annie. Je ne voulais pas avouer aux autres et encore moins à moi-même que, parfois, j’avais peur d’elle.

Et puis, il y a deux mois, j’ai reçu un e-mail : Je sais ce qui est arrivé à votre soeur. Ça recommence… »

Jo Thorne a de nombreux défauts, et sa dépendance aux jeux d’argent et les dettes qui en découlent n’en sont pas les moindres, mais c’est un bon enseignant. Sa spécialité ce sont les lettres anglaises. Lorsqu’une enseignante d’Arnhill, petite cité proche d’une célèbre forêt hantée par l’ombre d’un certain Robin des Bois, tue son fils Ben et se suicide ensuite, c’est l’occasion pour Jo de revenir sur les lieux de son enfance.

Outre le lycée où il va trouver sa place, il va retrouver les brutes d’autrefois. La mine abandonnée est toujours là avec ses secrets. Plusieurs choses le motivent pour revenir. Il n’hésite pas à aménager dans la maison où Ben est mort. Ben qui, quelques semaines plus tôt, a disparu, puis est revenu tangiblement différent, tout comme sa sœur Annie.

C’est à une plongée dans ces petites bourgades anglaises, avec leurs secrets et leurs non-dits qui nous est proposé une fois encore par C. J. Tudor. Comment bousculer le statu quo ? Comment se sortir d’un cercle vicieux qui dure depuis si longtemps ? C’est en cela que l’écriture de l’auteure est passionnante, car elle sait, avec des mots simples, saisir le lecteur et l’immerger dans les ombres de l’enfance qui hantent les adultes.