L’aventure c’est dur est le premier jeu entièrement créé par Le Joueur, leurs précédents éditions étant la création d’auteurs externes à la maison. Après l’impressionnant Déluge, il revient à un format moins risqué pour un éditeur de cette taille, le jeu de cartes. Ce qui ne l’empêche pas de soigner particulièrement la forme, avec des cartes épaisses et toilées bien luxueuses qui étonnent par leur qualité au premier déballage.

Mais de quoi s’agit-il ? Chaque joueur incarne un groupe d’aventuriers qui va devoir parcourir de longues distances pour atteindre leur objectif ultime, l’antre du dragon, la victoire revenant à celui qui lui portera le coup fatal. A leur tour, les joueurs vont donc pouvoir parcourir des kilomètres jusqu’à atteindre l’antre, tandis que les autres vont pouvoir ralentir la progression du joueur actif via des monstres qu’il faudra battre avant de pouvoir continuer à avancer.

Quelqu’un a-t-il dit "1000 bornes" au fond de la salle? C’est bien, j’en vois qui suivent! Dans l’esprit, il s’agit en effet bel et bien d’un 1000 bornes à thématique fantastique, avec bien sûr la pointe d’humour nécessaire pour entretenir la bonne ambiance autour de la table. Et pour apporter un peu de suspens, la victoire reviendra à celui qui portera le coup de grâce au Dragon, ce qui fait que vous pouvez arriver le dernier sur les lieux et ne porter qu’un seul coup, qu’importe !

Hélas, n’est pas capable d’équilibrer un jeu qui veut et il reste de la marge avant d’égaler les auteurs allemands en la matière. Cette condition de victoire rend en effet tout effort stratégique inutile, puisque prendre de l’avance ne sert quasiment à rien. Les options en jeu sont de toute façon limitées à leur plus simple expression : le jeu n’est pas plus varié que son illustre modèle, qui est même plus jouissif à bien des égards.

Déluge avait été une vraie bonne surprise qui aurait mérité un bien meilleur succès. L’Aventure c’est dur, tout juste passable, vient lui durement rappeler que rien n’est jamais acquis. Dommage…