À travers un regard résolument moderne et décalé, Into the Woods revisite quelques-uns des plus célèbres contes de fées. Les intrigues de plusieurs histoires se croisent afin d’explorer les désirs, les rêves et les quêtes de tous les personnages. Cette comédie musicale aussi enjouée qu’émouvante suit Cendrillon, le Petit Chaperon Rouge, Jack et le haricot magique et Raiponce, tous réunis dans une histoire originale où interviennent également un boulanger et sa femme qui espèrent avoir un enfant, et une sorcière qui leur a jeté un mauvais sort…

Après le brillant Maléfique, on attendait Disney au tournant pour son nouveau film live. Et si parfois vous êtes déçus par les nouveaux films d’animation des studios, ils s’avèrent de plus en plus forts sur ce médium (Lone Ranger et Maléfique en première ligne).

Into the Woods est donc un excellent film Disney, une comédie musicale lumineuse et joyeuse avec un twist scénaristique bien vu qui met en avant le vrai fond des contes.

Un conte, un vrai?

Au début, c’est un conte classique que nous livre Disney, quelque chose de très gentillet à la limite de la niaiserie, MAIS tourné très vite en ridicule avec des passages vraiment drôles. On sent cependant que les personnages ne sont pas si lisses que ça (à part les Princes et Raiponce) et que les figures féminines surtout n’ont pas dit leur dernier mot.

On adore le Petit Chaperon Rouge, jeune fille en fleur toujours innocente et finalement assez immorale.

Dommage pour son assaillant loup joué par un Johnny Depp un peu effacé.

La première partie est peut-être un peu longue avant d’arriver au retournement de situation pour nous amener dans une seconde partie beaucoup moins drôle, plus sombre avec des questionnements plus profonds sur la portée de nos choix, notre responsabilité, les relations de couples ou la portée d’un souhait. Car là se trouve le véritable sujet du film: chacun souhaite quelque chose et chacun se retrouve lié à la vie des autres sans s’en rendre compte. Pour une question d’enfant, d’argent ou d’amour, la vie bien rangée de ces personnages va se transformer en une sorte de cauchemar qui mettra chacun face aux défauts qu’il ne pensait pas posséder.

On retrouve alors toute la tristesse et la noirceur du conte traditionnel; finalement toute la saveur de ce qui nous faisait peur quand nous étions enfants. On a beaucoup critiqué Disney pour revoir les contes et les enjoliver, pour en supprimer les vices cachés. Ici, on revient aux originaux notamment dans la séquence assez désagréable d’essayage de la pantoufle de verre.

On reste impressionné par la performance de tous les acteurs et particulièrement Meryl Streep en grande forme et très impressionnante! Son rôle de sorcière un peu tarée, mais très attachante s’approche beaucoup de celui de Mère Gothel dans Raiponce. La « méchante sorcière » a de véritables motivations et une souffrance qui justifie ses actions.

Quant à Emily Blunt on ne s’attend pas du tout à découvrir une telle voix! L’actrice est pétillante et c’est elle qui ressort le plus face à son aînée.

Chris Pine en Prince ultra-cliché et aux mimiques too much est à mourir de rire et montre le second degré que le studio arrive à avoir sur les stéréotypes créés par lui-même!

Un film lumineux 

Visuellement le film est superbe avec de beaux décors, mais pas trop surchargés. La nature tient une place importante puisque la forêt est synonyme de lieu initiatique qui va peu à peu transformer ceux qui la traversent. Il y a beaucoup de jeux avec les plantes: les haricots magiques, le lierre, les roses, les ronces… mais aussi beaucoup de jeux de couleurs avec le vert, le rouge et l’or principalement. On retrouve vraiment toutes les métaphores des contes à travers la mise en scène!

Les décors sont très réalistes avec une ambiance cottage et fermes. Même le château du Prince ressemble à un château fort sans fioritures. Les effets spéciaux sont légers et peu présents: c’est finalement la musique qui prédomine dans ce nouveau Disney: n’y allez pas si vous n’aimez pas les comédies musicales!

La musique est superbe et les chansons travaillées: pas très étonnant de la part de Marshall à qui l’on doit aussi Chicago.

CONCLUSION

Si Into the Woods est moins touchant que Maléfique (notamment la fin un peu bâclée avec un message moralisateur en désaccord avec la finesse du scénario), il reste au final un superbe film qui fait plaisir, avec une belle ambiance et un retour agréable aux racines des contes. Un film à voir pour se faire du bien !

Sorti dans les salles françaises le 28 janvier 2015.