Troisième aventure pour les monstres sympathiques d’Hôtel Transylvanie. Après l’initiation sentimentale de Mavis, la fille de Dracula, dans le premier volet, et ses tribulations de jeune mère de famille dans le deuxième, les scénaristes ont cette fois recentré leur travail sur le personnage de « Drac » et son célibat forcé depuis le décès, il y a fort longtemps, de son épouse. Voulant soustraire son père de la gestion stressante de l’hôtel, Mavis offre à toute la famille une croisière à bord d’un paquebot réservé aux monstres et créatures surnaturelles. Ni une ni deux, Dracula flashe — ou plutôt « zingue » — sur le commandant de bord, la blonde Erica. Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes nocturnes possible si la dame aux boucles en accroche-cœur ne dissimulait un secret pouvant réduire à néant l’exubérante tribu de l’Hôtel Transylvanie…

On n’éclate pas souvent de rire devant cette nouvelle installation qui, pourtant, a quelques atouts, notamment l’idée de faire intervenir un personnage fameux de la mythologie vampirique que les auteurs des premiers épisodes avaient oublié : le professeur Abraham van Helsing, adversaire obstiné des nosferatus, fait enfin son apparition dans la saga, sous une forme plutôt inédite et avec, dans sa manche, un plan diabolique pour anéantir les héros. À porter également au crédit de cet opus 3, une apparition très inspirée des Gremlins chers à Joe Dante. Les lutins grimaçants font voler un coucou bringuebalant dans lequel embarque toute la troupe de monstres en partance pour le port d’embarquement de la croisière. Le trajet donne lieu à la meilleure séquence du film, dominée par l’esprit destructeur et anarchiste des petites créatures vertes et rigolardes. Le reste de la comédie est beaucoup plus lisse et dans les clous d’un divertissement familial, délivrant un message basique de tolérance, avec, en fil rouge, une intrigue sentimentale aux péripéties redondantes, très semblables à celles du premier volet. Ajoutons pour finir que le character design de la beauté fatale Erica n’est pas des plus réussis — Drac est bien le seul à zinguer — et que le dernier quart d’heure, « riche » en instants musicaux, inflige à l’assistance une playlist convenue avec, en point d’orgue, l’exhumation impardonnable, chorégraphie comprise, de la funeste Macarena ! Amis des univers gothiques, des loups-garous, vampires, goules et succubes, tenez-le-vous pour dit !

Film sorti dans les salles françaises le 25 juillet 2018.