Pour Genocidal Organ et le grand public, tout a commencé par la sortie en 2017 d’un animé japonais réalisé par Shuko Murase (Witch Hunter Robin, Ergo Proxi et Gangsta). Il s’agit de l’adaptation d’un roman de science-fiction de Project Itoh derrière lequel se cache l’auteur japonais Satoshi Itoh. D’autres de ses œuvres ont été adaptées en animés : Harmony et The Empire of Corpses qui, pour le premier, verra son adaptation manga sortir en juillet 2019, alors que le second est déjà sorti en trois volumes. C’est Pika qui assure la version française de l’œuvre de Project Itoh.

Comme ils l’ont fait pour The Empire of Corpses en novembre 2018, les Éditions Pika ont prévu de sortir Genocidal Organ dans leur collection roman le 20 mars prochain. Mais ce qui nous intéresse ici est la sortie du premier volume de la série manga Genocidal Organ qui comptera trois volumes en tout. Le mangaka retenu pour cette adaptation est Gato Aso et la traduction – certes brève, comme nous l’évoquerons plus loin – est assurée par Jean-Benoît Silvestre.

L’histoire se situe dans un futur proche, quand les États-Unis parachutent sur les Balkans le capitaine Clavis Shepherd et trois de ses hommes. Tous appartiennent au Détachement I, une officine secrète créée suite au 11 septembre 2001, composée de tueurs envoyés aux quatre coins du monde pour éliminer les ennemis de la paix. Enfin, ça, c’est la version officielle. Ce manga est une critique de l’hégémonie américaine sur le monde, la dépendance croissante à la technologie et la vanité des guerres modernes dont les causes sont dorénavant des futilités.

Quant au manga à proprement parler, c’est là que les choses se gâtent. Tout d’abord, pour bien moins que cela, j’ai déjà vu des mentions « pour adultes avertis » en quatrième de couverture. Oui, les morts violentes, les charniers et les visions cauchemardesques se succèdent dans ce manga. La mise en page est linéaire, sans aucune originalité et n’aide pas le rythme. Le choix du mangaka pour mettre en valeur l’action consiste en ces cases sans paroles. Alors oui, quand je parle du peu de travail fourni au traducteur, c’est lié à ce choix de privilégier l’action aux échanges. L’éditeur d’origine a d’ailleurs dû se sentir morveux car il a choisi d’ajouter à la fin du volume un lexique et une présentation des principaux personnages. Cette fois l’adaptation manga d’une œuvre issue d’un autre support n’est, à mon sens, pas une franche réussite.