Maintenue à l’écart du monde extérieur par son père, la petite Chloé n’a jamais quitté le confort relatif de la maison familiale. Ultra-protecteur et presque inquiétant, celui-ci lui répète qu’elle est différente, que tout ce qui se trouve de l’autre côté de la porte d’entrée représente une menace. Attirée par la musique du marchand de glaces en bas de la rue, Chloé va braver l’interdit paternel et découvrir la vérité sur sa condition.

Petit film sans gros effets spéciaux, Freaks est une bonne surprise et mérite les nombreux prix reçus en France, entre les Utopiales et le PIFFF.

Chloé est une petite fille spéciale qui possède d’étranges pouvoirs que son père tente de cacher depuis 7 ans. Les Anormaux sont en effet victimes de persécution et emmenés dans la Montagne (un camp en fait) pour y être torturés. Le film se focalise principalement sur la relation qu’entretient Chloé avec Henry, son père, campé par un très bon Emile Hirsch.

Mais c’est bien la jeune actrice (Lexy Kolker) qui retient toute l’attention grâce à son jeu très mature pour son jeune âge. La petite fille est vraiment touchante et embrasse complètement son rôle de mutante sans en faire trop.

Ce qui est vraiment intéressant c’est le traitement du fantastique, plutôt intimiste ce qui permet à la fin, plus « blockbuster » d’avoir un réel impact sur l’intrigue. De plus, pendant les premières 45 minutes, on a vraiment l’impression que le père est bizarre; qu’il séquestre plus ou moins sa fille ou qu’il s’imagine des choses et c’est via un JT à la télévision que l’on comprend que le monde a basculé avec la découverte des mutants (on les reconnaît, car ils saignent des yeux). Le père répète à Chloé qu’elle est tout à fait normale alors que lui-même possède des pouvoirs et lui cache. C’est en réussissant à joindre sa mère, emprisonnée dans la Montagne, que la petite fille comprend que son pouvoir peut être utile. On retrouve ici les ingrédients des X-Men par exemple où la différence génétique doit être cachée sous peine d’être réprimée. D’ailleurs, plusieurs scènes le montrent: quelqu’un qui saigne des yeux est immédiatement abattu.

Même si parfois l’intrigue est un peu lente, le film s’interroge vraiment sur les différences physiques et sur les psychoses que peut créer la population, car les « freaks » ne sont rien d’autre que des personnes un peu différentes qui sont pourtant déjà intégrées à la société. Pour Chloé, il est d’autant plus difficile d’accepter ce fait qu’elle est une petite fille comme toutes les autres qui veut manger des glaces et participer à des soirées pyjama. En se plaçant du point de vue d’une enfant, les réalisateurs nous montrent à quel point les règles des adultes peuvent être stupides, car complètement arbitraires. Et plus on énerve un enfant, moins ça passe! C’est exactement le cas avec Chloé qui va forcer ses pouvoirs au maximum, poussée par la colère et la tristesse. L’ambiance très lumineuse du film (la photographie est très réussie!) contraste avec le propos sombre et la fin en demi-teinte.

CONCLUSION

Freaks est un bon film fantastique, fait simplement, avec cœur et passion. Il met en avant de façon originale le personnage du mutant en nous interrogeant sur notre comportement face à la différence. A découvrir!