Comme chaque année, le Festival du Jeu Vidéo est lancé en même temps et dans le même hall que le Monde du Jeu, permettant aux visiteurs de l’un de circuler librement dans l’autre. Et comme à Khimaira, nous aimons TOUS les jeux, nous avons profité d’une rencontre avec le directeur du MdJ, Benjamin Goacolou, pour lui poser quelques questions sur le FJV, car s’il n’est pas directement impliqué dans son organisation, il est co-actionnaire de Gamesfed, l’agence qui organise les deux salons.

Khimaira: Nous venons de parler du Monde du Jeu ; Ankama est une très bonne transition avec Festival du Jeu Vidéo : aura-t-il deux stands, un sur chaque salon, ou un stand à la frontière ?
Ils seront effectivement à la frontière, à leur demande. Ils ont en effet un univers qui brasse tous les médias. Leur stand sera surtout dédié aux JCC, mais il est évidement à la frontière avec le JV…

Khimaira : Quelle est la place du Festival du Jeu Vidéo face aux grosses machines comme l’E3 ? Aura-t-on un jour des nouveautés dévoilées, des conférences éditeurs…?
Il y a eu Track Mania l’année dernière ! En fait le vrai concurrent en Europe c’est la Gamescom, à Cologne en Allemagne, qui vient de se terminer. C’est un très gros salon comme les Allemands savent le faire. Il y a une vrai différence culturelle entre l’Allemagne et la France sur l’événementiel. En Allemagne par exemple, ce sont les municipalités qui louent les halls, ce qui fait que le m² n’est vraiment pas cher. Ils peuvent avoir des surfaces très importantes à proposer aux exposants. La municipalité joue le jeu; à Cologne par exemple, la ville entière est entièrement habillée aux couleurs du jeu vidéo durant toute la durée du salon ! Et les Allemands se déplacent énormément sur les conventions. Des événements en France qui font plus de 100 000 visiteurs il y en très peu, en Allemagne ils sont légions!
A mon avis, je pense qu’il n’y a la place que pour trois gros salons au monde, un aux USA, un au Japon et un en Europe – il y a la Corée que l’on attend de voir, mais c’est un salon peu médiatique car très B-to-B [NDR : Business to Business, autrement dit par et à destination des professionnels] et orienté vers leur marché qui est énorme. Il y a donc l’E3 aux USA, le Tokyo Game Show et le Gamescom en Allemagne. Le Festival du Jeu Vidéo est donc très franco-français…

Khimaira: et donc plutôt orienté vers le grand public ?
Non non, il est aussi B-to-B. L’année dernière il y a eu le Game Business Unit, un lieu de rencontre les porteurs de projet et les financeurs où l’on essaye de dynamiser la création de jeu vidéo sur la région Ile de France.
Et aussi le Forum du Travail et du Développement où on travaille mains dans la main avec l’AFJV (Agence Française du Jeu Vidéo) qui est notamment le plus gros portail d’emploi du Jeu Vidéo. Si tu veux un éditeur ou un développeur, c’est là qu’il faut aller !
Après il y a toutes les dimensions auxquels nous sommes attachés, les compétitions, la création… Nous accueillons par exemple les WCG (World Cyber Game, les JO du jeu vidéo, en gros), les masters du jeu vidéo, des expositions… Nous pensons vraiment que la construction d’événements viables, c’est à la fois des espaces exposants avec l’actualité du jeu, que certes les gens viennent voir, mais aussi à côté des espaces thématiques qui vont aborder le jeu vidéo sous toutes ses facettes.

Khimaira: Ce n’est pas difficile cette année dans le support de la SELL ? [NDR : le Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs, qui a participé au FJV l’année dernière, s’est désolidarisée du salon pour organiser son propre événement fin octovre]
Si, cette année est une année très difficile. Mais nous y a arrivons, car l’événement est solide et attire du monde. Nous trouvons des solutions pour avoir du contenu, même si cette année il n’y aura pas autant d’exposants. Nous intéressons les exposants du jeu vidéo car le salon de la SELL a lieu fin octobre, ce qui fait que tous les jeux de septembre-octobre ne peuvent pas y être montrés.

Khimaira: Vous n’avez pas été approché par Micromania, dont le salon est aux mêmes dates que celui de la SELL?
Nous ne travaillons pas avec eux, même si nous discutons et que nous entendons très bien avec eux. Mais nous n’avons pas la même vision de l’événement. Eux ne se basent que sur les nouveautés de fin d’année, et expose les éditeurs avec leurs produits. C’est déjà beaucoup, mais ce n’est pas là dessus qu’on se retrouve. Nous avons vraiment cette vision du jeu vidéo comme un bien culturel. Par exemple, dans leur cas le jeu vidéo sur PC est complètement écrasé par le jeu vidéo sur console. Nous sommes donc restés fidèle à notre vision !

Kh: Puisque l’on parle de culturel, une dernière question: est-ce que cette année M. Miterrand franchira la ligne de démarcation et viendra aussi sur le MdJ ??
Grande question! Nous avons invité des élus oui, nous ne savons pas s’ils seront là… Mais on était très content de voir M. Mitterand, c’est la première fois qu’un ministre se déplace sur un événement JV !