Les Elfes constituent un passage quasi-obligé des univers médiévaux-fantastiques, particulièrement lorsque l’on parle de jeu de rôle. A tel point qu’un tel univers qui ne proposerait pas d’Elfes passerait pour original ! Cette popularité ne vient pourtant pas du jeu de rôle, mais de la source d’inspiration majeur de Donjons & Dragons, Tolkien. Ou comment sont représentés les Elfes dans le milieu, chez Tolkien et au travers de trois exemples.

TOLKIEN

Tolkien est une influence majeure des univers de jeux de rôle – sans compter que son univers a été lui-même plusieurs fois adapté en jdr. L’un des aspects les plus repris de la Terre du Milieu est justement sa version des Elfes, qui ne sont plus les lutins des légendes mais des êtres physiquement proches des humains. Millénaires pour les plus âgés, c’est un peuple arrivé à son apogée mais dont le temps est passé. Ils symbolisent, dans l’oeuvre de Tolkien, la fin de l’âge mythologique et le début de celui des hommes.
Bien qu’il ne soit pas évoqué l’existence de plusieurs races différentes d’Elfes, ceux ci existent en plusieurs communautés aux caractéristiques propres. Les principales sont celle des Hâvre Gris, prêt de la mer, de Fondcombe et celles, beaucoup plus sauvage et proche de la nature, de la Lorien et de la Forêt Noire. Ces derniers n’ont rien d’Elfes Noirs, qui n’existent pas en tant que tel chez Tolkien. Il existe en revanche un Elfe, Eöl, qui a pour surnom l’Elfe Noir.

DUNGEONS & DRAGONS

D&D a été l’un des premiers récupérateurs des Elfes version Tolkien. Dans son univers de référence, les Royaumes Oubliés, il introduit deux races différentes. Les Elfes en tant que tel ont la particularité d’avoir les oreilles pointues. De manière amusante, la plupart des rôlistes pensent que les Elfes de Tolkien ont eux aussi les oreilles pointues, alors que l’auteur du Seigneur des Anneaux n’a jamais mentionné ce détail anatomique!
D&D introduit aussi les Drows, version locale des Elfes Noirs. Ceux ci ont la peau noire et sont globalement maléfiques. Les aventures de l’un d’eux, Drizzt Do’Urden, sont racontées dans l’un des cycles de romans les plus connus parmi ceux adaptés de D&D.
Le cas de Dragonlance, un autre univers populaire pour D&D, mérite d’être cité. En effet, les Elfes Noirs ne sont ici pas une race à part entière, mais un terme désignant les Elfes exclus de leur société, les rapprochant ainsi un peu plus d’Eöl, l’Elfe Noir des Terres du Milieu.

WARHAMMER

Si Warhammer est aussi un jeu de rôle, c’est avant tout un jeu de figurine reposant sur une variété de races et de peuples se faisant la guerre – et justifiant ainsi l’existence d’un jeu de bataille. Ce modèle encourage naturellement la démultiplication des concepts en autant d’armée différente, et en autant de gamme de figurines à vendre. Les Elfes ne font pas exception avec trois variantes.
Les Hauts Elfes représentent la sophistication et sont de très grands maitres de la magie. Les Elfes des bois sont leur version sauvage et correspondent, peu ou proue, aux Elfes de la Lorien de Tolkien. Cette séparation débouche sur deux armées radicalement différentes. La première possède un avantage certain en termes de magie, ainsi qu’un bon moral, tandis que l’autre excelle dans les petites formations rapides et discrètes.

Viennent pour finir les Elfes Noirs. Quoiqu’il n’est pas la peau noir comme dans D&D, ils sont clairement rangés dans le camp maléfique. Tout acquis à la cause de Malekith, ce sont des êtres assoiffés de sang qui détestent particulièrement leur cousin lumineux, les Hauts Elfes.

WARCRAFT

Warcraft est un autre cas intéressant. Sous une apparence assez classique, cet univers, dans ses très nombreuses déclinaisons, a cassé le modèle de D&D où les orcs et autres gobelins sont mauvais. En effet, s’ils sont souvent en lutte avec les humains et peuvent être violents, ils ne sont pas spécifiquement maléfiques, un rôle ici dévolu aux morts vivants.
Le même schéma a été appliqué aux Elfes de la Nuit, proche en apparence des Elfes Noirs, mais ici majoritairement bénéfiques. Les Hauts Elfes sont d’ailleurs issus des Elfes de la Nuit, et non le contraire.

Il existe de nombreux autres exemples passionnants quand à la réutilisation des Elfes en jeux de rôle, dont – heureusement – de nombreux cas originaux. Pourtant, que ce soit en s’en inspirant ou en tentant au contraire de s’en éloigner à tout prix, rare sont ceux qui n’ont pas de lien avec la création de Tolkien…