Parmi les sorties dvd dispensables de ce mois-ci, on trouve ce Détour mortel 4 produit pour le marché du DTV. Sorti en 2003, le premier opus de cette « saga » ne manquait pas de tenue, avec des vedettes en devenir telles que Jeremy Sisto (Six Feet Under, May) et Desmond Harrington, alias Joey Quinn dans les quatre dernières saisons de Dexter. Grosse série B produite et distribuée en salles par la 20th Century Fox, Wrong Turn, premier du nom, avait bénéficié d’un budget confortable de 10 millions de dollars, largement suffisant pour emballer un film de survie efficace, soigné, dans la lignée de La Colline a des yeux (1977) de Wes Craven, en plus rigolo. Quatre ans plus tard, Détour mortel 2 (tourné par un certain Joe Lynch) n’était pas mal fichu non plus et justifiait son existence de direct-to-video par une satire amusante des émissions de téléréalité comme Survivor.

Depuis, les chiffres s’égrènent à droite du titre et la Fox a confié les rênes de la série de films à un tâcheron du nom de Declan O’Brien, qui signe scénarios et mise en scène en se fichant pas mal de l’originalité et de la cohérence. Le gars a un cahier des charges qu’il applique à la lettre en casant quelques scènes de cul dans le premier acte et du gore à foison dans le reste du film. Détour mortel 4, malgré tout, ne commence pas si mal en imaginant les origines de la tribu de fêlés difformes et cannibales qui font des misères aux touristes égarés de la Virginie occidentale. En 1973, les trois frangins consanguins ont mangé papa-maman et se retrouvent dans un hosto à l’écart de la civilisation où l’on met derrière des barreaux toutes sortes de cas irrécupérables. Ils ont vite fait de s’évader de leur cellule (les toubibs les avaient enfermés ensemble, dites donc !) et de libérer les nombreux détraqués qui peuplent l’endroit. S’ensuivent quelques minutes d’une joyeuse anarchie meurtrière sur l’air du Beau Danube bleu de Strauss.

Passé ce prologue entraînant, O’Brien baisse les bras et met en images un scénario d’une platitude aberrante et qui accumule les facilités comme s’il s’agissait de battre le record du monde de couleuvres à faire avaler. Les sempiternels personnages d’étudiants, ici en vacances de neige, ont la bonne idée de se paumer dans la nature et d’échouer dans le fameux hosto, à présent désaffecté (nous avons fait un bond de 30 ans dans l’avenir). Ils trouvent l’endroit chauffé et éclairé, ce qui ne les émeut pas plus que ça, et ils s’imaginent que les lieux sont à leur disposition pour baisouiller et faire la fête. Of course, les trois affreux anthropophages sont toujours là (ils n’ont même pas vieilli) et vont s’activer pour inscrire les gars et les filles à leur menu de Noël. Cache-cache dans les couloirs, courses poursuites couteau à la main… c’est la routine du genre, qu’on suit d’un œil mi-clos. Une séquence gastronomique inspirée de la recette de la fondue bourguignonne met les papilles en joie quelques minutes durant.

Next ? Détour mortel 5, évidemment, toujours en DTV et toujours torché par Declan O’Brien. Le produit vient d’atterrir dans le rayon vidéo de tous les Wal-Mart de l’Oncle Sam. Étant résolument maso, je vais dès que possible me farcir la chose et pondre le compte rendu qui s’impose. Chers amis, à très vite…

Dvd disponible depuis le 16 octobre 2012 (20th Century Fox).