Les amateurs les plus éclairés de vampires lubriques en bande dessinée ont gardé en mémoire les exploits de Kristina, la Reine des vampires, série en trois tomes parus aux États-Unis entre 2005 et 2010 (Kristina, Queen of Vampires en v.o., et précisons que le titre n’a pas été édité en France). Une saga signée Frans Mensink, artiste néerlandais qui confirme, à l’occasion de ce one-shot, Démone-X, son attrait pour les héroïnes autoritaires à la libido débordante. Cette fois-ci, aucun vampire ni cercueil mais une dimension infernale dirigée par l’impératrice Heleana, portant cape noire et cuissardes, et qui, en parfaite despote, ne se soucie que de ses plaisirs. Secondée par un serpent persifleur et un troll trapu, Heleana jette un œil magique sur notre monde et tombe ébahie sur la blonde Eve, alors en pleins ébats. De la chair humaine fraîche qui pourrait la changer de ses esclaves sexuels habituels, sans surprise ni caractère…

Le château de la méchante reine serait presque digne d’une production Disney, à ceci près que l’endroit s’apparente plus à un lupanar géant qu’à un décor de conte de fée (ou de parc d’attractions !). L’histoire autorise une enfilade de scènes classées X où, d’une orgie à l’autre, la jolie Eve, une coquine avec du répondant, cherche comment échapper à Heleana, qui l’a fait enlever. Une cinquantaine de pages où on n’a pas le temps de s’ennuyer, les regards rivés aux audaces des héroïnes. On peut en revanche fermer les yeux sur le scénario-prétexte, tout de même très linéaire et qui aurait pu donner lieu à quelques péripéties supplémentaires, par exemple hors des murs du château (qu’y a-t-il donc au-delà ? on n’en sait rien !). Et un bon point pour le personnage clownesque du troll, larbin poilu tout en rondeur qui, sans ciller, d’une paire de gifles de sa maîtresse à une dégringolade du dixième étage, dérouille autant qu’un punching ball.

En librairie le 9 décembre 2022, mais le titre est déjà disponible en format numérique (rendez-vous sur le site de l’éditeur).