Résumé :

Dead tube ne cesse de se développer, et les défis du site internet ne cessent de faire de nouveaux émules appâtés par les énormes sommes d’argent à la clef  !

Après les vidéos de 15 secondes, ce sont de véritables chaînes  qui sont mises en place  : chaque nouvelle adhésion est récompensée de 100  000 yens avec l’obligation d’uploader chaque jour une nouvelle production.

En jeu, également la place laissée vacante au sein du club premium  : Tomohiro Machiya est bien décidé à s’en emparer. Pour parvenir à réunir la somme de sa mise à prix, il n’a d’autre choix que de participer au massacre  !

Il peut compter sur l’aide de  Mai Mashiro, son actrice fétiche, toujours aussi démente, et également sur Saki Mizuno, une autre membre de son club ciné.

Pour parvenir au sommet du classement, il trouve sur son chemin un mystérieux justicier.

Notre avis :

Une fois encore on ne peut qu’avertir à propos du contenu de ce seinen publié aux éditions Delcourt, Dead tube est une série extrêmement violente et sanglante et comprend un certain nombre de scènes sexuellement très explicites.

Les recueils sont désormais vendus sous film plastique.

Chaque tome est une occasion de repousser les limites du précédent (c’est une véritable torture porn – le support ayant permis d’aller beaucoup plus loin que dans les films- même si la censure est visible (fort heureusement)).

Par certains aspects le scénario Mikoto Yamaguchi parait désopilant  ; tant il semble  peu crédible  : il est étonnant que les autorités policières n’agissent pas pour mettre fin à une entreprise qui génère tant de crimes. Alors que chaque nouvelle règle (qui fait l’objet d’un arc) entraîne une nouvelle explosion de violence filmée, qui se répand à la façon d’un virus.

Force est de constater que malgré cela, le mangaka parvient à nous amener à de nombreuses interrogations sur notre société actuelle, c’est d’autant plus vrai au travers les personnages de Justice-man et d’ Honnête Patron, et de leurs motivations d’intégrité et de droiture.

Les dessins de Touta Kitakawa confortent cette impression  : le physique d’Action man, tablette de chocolat de Justice-man, les postures qu’il prend face aux malfrats en les énonçant à la façon d’un power ranger ne sont hilarants que pour contrebalancer l’hémoglobine qui coule tout du long des autres planches.

Le travail sur les contrastes et les trames est remarquable.

Mai Mashiro mise à mal dans les précédents tomes revient en grande forme et sabre de façon hystérique tout du long d’un chapitre, ce qui plombe quelque peu l’intrigue que l’on aimerait voir avancer désormais que la perversité et l’obscénité sous-jacente aux dead tubers et leurs followers n’est plus à démonter.

Le nouvel objectif Tomohiro Machiya, depuis les drames auxquels il a dû faire face dans les tomes 7 et 8,  relance la série et on aimerait avancer pour découvrir les têtes pensantes qui dirigent le programme.

Dead tube est toujours aussi dérangeant et effrayant,  et l’on comprendra qu’il n’est pas du goût de tous.

Ce seinen-choc ne reste pas moins une série unique, qui met en scène une vision cauchemardesque des réseaux sociaux et des partages de vidéos  : le voyeurisme et l’immoralité deviendront-ils un jour des succès commerciaux  ou point de nous faire perdre tout sens moral  ?

Un manga cathartique  !

Le tome 10 est sorti cet été au Japon.