Outre-Tombe est un supplément consacré aux morts-vivants qui reprend le même modèle que le Draconomicon. Il démarre par un recueil de savoirs sur les morts-vivants, de leur création jusqu’à leur organisation sociale en passant par leur physionomie ou leur comportement. Les deux chapitres destinés au MJ constituent l’application pratique de ces éléments. Ils fournissent des idées d’aventures et de campagnes, de nouveaux objets et rituels, et la description de plusieurs « antres » de morts-vivants. Le reste de l’ouvrage (environ la moitié tout de même) constitue un complément au bestiaire balayant tous les niveaux, du plus bête des zombies à la créature divine.

Dire que le résultat est au dessus du Draconomicon est un euphémisme. La première raison est intrinsèque au sujet : les morts-vivants constituent un sujet bien plus vaste que les Dragons, d’autant que les auteurs abordent aussi bien les vampires, zombies et autres squelettes que les fantômes ou les liches. Ils permettent aussi de traiter des sujets de fond bien plus passionnants et variés (le bien et le mal, la corruption, la vie et la mort…) et ce sous des formes très diverses – comme adversaire, comme présence horrifique, comme indice d’une enquête…

La seconde raison tient aux partis pris du supplément. Plutôt que de brasser des généralités, Outre-tombe prend en effet des orientations assez précises, presque scientifiques, concernant les morts-vivants. Il nous apprend ainsi que ceux-ci sont liés à l’animus, une énergie qui permet aux vivants de contrôler leur corps et qui constitue un lien entre le corps et l’âme. Toutes les combinaisons sont possibles : corps et animus (zombies et squelettes, selon l’état du corps, voir créature de Frankestein dans le cas d’un corps de synhtèse), animus seul (créatures éthérées comme les fantômes), le tout avec l’âme (morts vivants intelligents comme les vampires) ou sans.

Ces éléments donnent une certaine cohérence à l’ensemble et surtout une précieuse réserver d’idées à PNJ, situations et aventures. Bien sûr, bien que moins marqué que dans le Draconomicon, il y a toujours une légère tendance à la paraphrase, et le chapitre sur les antres reste le maillon faible du supplément – même si deux d’entre elles sortent largement du lot, le champ d’une bataille et le corps géant d’un dieu flottant dans la Mer Astrale.

Pour le reste, voilà l’un des suppléments les plus enthousiasmants et les mieux pensés de la 4e édition de D&D !