« Un jour, c’était au beau milieu de l’hiver et les flocons de neige tombaient du ciel comme du duvet, une reine était assise auprès d’une fenêtre…. Elle se piqua le doigt avec son aguille et trois gouttes de sang tombèrent dans la neige. Et le rouge était si joli à voir sur la neige blanche qu’elle se dit : « Oh, puissé-je avoir une enfant aussi blanche que la neige, aussi rouge que le sang et aussi noire que le bois de ce cadre ! ». Ainsi commence l’histoire de Blancheneige, dont on ne se lasse jamais. La suite on la connaît : son vœu fut exaucé, mais elle mourut juste après la naissance de la petite et la future épouse du roi arriva un an après avec une obsession : sa beauté, que lui reflétait un miroir magique et qui ne devait jamais être surpassée. Pourtant un jour la terrible réplique que tout le monde connaît tomba comme un couperet « … Madame la Reine, vous êtes la plus belle ici, Mais Blancheneige est mille fois plus jolie ». Et c’est ainsi que débuta une terrible histoire de haine, de jalousie qui allait pousser la Reine au pire. Cette version publiée dans la collection Ivoire a une saveur particulière, d’abord parce qu’elle est imprimée sur un papier légèrement coloré et épais qui lui donne une luminosité si particulière. Ensuite par ce qu’on trouve dans cette version le texte des frères Grimm avec toute sa cruauté, loin des coupes et oublis des versions édulcorées. Et enfin parce qu’on retrouve avec bonheur les illustrations de Sara qui sait nous emporter et nous faire découvrir encore et encore d’autres aspects de ce conte cruel, par son travail sur papiers déchirés et le choix de couleurs si particulières. De quoi rêver et découvrir de nouveau une histoire qu’on croyait si bien connaître. A découvrir donc et savourer sans modération.

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